33) Maria Cantemir (1700-1754)


Maria Cantemir (1700-1754) - la fille de Dimitrie Cantemir (1673-1723), a été une des plus érudites femmes de son époque.
Elle a été la dernière maîtresse de Pierre le Grand (1672-1725), une liaison commencée en 1720.
Catherine Ire de Russie (1684-1727) la considérait comme un danger pour sa propre accession au trône et aurait fait empoisonner le fils que Maria a eu de Pierre en 1723. A la mort du tsar, elle fut forcée de quitter la cour.


Dimitrie Cantemir fut prince de Moldavie en 1693 et de 1710 à 1711, il fut également encyclopédiste, compositeur et écrivain. Il est né le 26 septembre 1673 (ou le 5 novembre, ou encore le 26 octobre) à Silișteni ou à Iassy en Moldavie, et il est mort en 1723 dans son domaine de Cantemir en Russie (auj. Kantemirivka, près de Kharkiv en Ukraine).
Cantemir pratiquait onze langues, tant anciennes que modernes. Mathématicien, musicien, compositeur, architecte, historien, cartographe, philosophe et romancier, c'est l’une des personnalités de la culture européenne, aujourd'hui oublié en raison de ses origines (les personnalités issues de petits pays sont peu présentes dans la mémoire collective occidentale). Dans son dernier ouvrage, L’historique de l’ancienneté des Roumano-moldo-valaques, il montre la latinité des Roumains et le rôle que les principautés roumaines (dites "danubiennes") ont joué dans la défense de l'Europe face aux Tatars d'abord (la famille Cantemir est elle-même d'origine tatare, christianisé : son patronyme vient d'un Khan Temir - "fer", cf. turc moderne demir), et face à la civilisation Ottomane ensuite.
Les œuvres musicales de Dimitrie Cantemir reflètent à la perfection le style oriental. Interprète musical reconnu en son temps, il a également transcrit plus de 350 œuvres instrumentales des xvie siècle et xviie siècle, selon un système alphabétique personnel de notation.
Dimitrie Cantemir est aussi l'auteur d'ouvrages sur l'histoire ottomane et moldave, sur l'Islam et sur la langue arabe. Son œuvre d'homme de plume se concentre entre 1711 et 1719. Humaniste reconnu, il est nommé à l'Académie de Berlin en 1714. C'est cette dernière qui lui commande sa Descriptio Moldaviae, qu'il rédige en latin en 1714 et qui reste l'un de ses ouvrages les plus connus.
Il a aussi réalisé, à la main, une grande carte géographique détaillée de la Moldavie.
Cantemir élargit la sphère de la littérature historique dans la direction de la métaphysique et de la littérature de fiction. Il est, entre autres, l’auteur d’un dialogue philosophique en roumain intitulé Divan ou la Dispute du sage avec le monde ou le Jugement de l’âme avec le corps, publié à Iassy en 1698. C’est un petit traité d’éthique.
Cantemir est un philosophe stoïcien et ses « pleurs » anticipent les lamentos préromantiques.
Il est l'auteur aussi du premier roman en roumain, L’Histoire hiéroglyphique, rédigé à Constantinople en 1705, roman fabuleux et pamphlet politique, véritable Roman de Renart roumain.
Il est enfin l'auteur, en turc, du Livre de la science de la musique, dans lequel il développe un système de notation de la musique ottomane et dans lequel figurent ses propres compositions. Jordi Savall en a édité une compilation intitulée Istanbul.

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